La chorégraphe Marie Cambois et la metteuse en scène Perrine Maurin font le pari d’un travail collectif sur scène où des femmes agissent dans une répétition hypnotique d’actes multipliés et décalés. Les mains trient, rangent ces innombrables habits, objets réels ou imaginaires jusqu’à former une danse d’une répétitivité envoûtante.
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Ce projet est issu de la lecture de l’ouvrage Résister à la chaîne, une suite d’entretiens de Michel Pialoux avec Christian Corouge, ouvrier syndicaliste chez Peugeot.
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Le texte de Michel Foucault Surveiller et punir est mis en perspective à travers des propositions visuelles : GUART (installation vidéo : Lino Tonelotto),  Les f.E.U.x de l’amour (vidéo, Lino Tonelotto), Se surveiller : se punir (vidéo/texte par Su-Min Park), Sentences (installation typographique d’Hugo Roussel) et les productions des étudiant·es de 3ème année du cycle photographie de l’École de Condé/Nancy).

À partir du modèle de la prison, Michel Foucault analyse dans son ouvrage Surveiller et punir comment la discipline et le contrôle se sont développés dans de nombreux domaines de la vie (école, famille, milieu professionnel, hôpital…) pour construire une société qui rejette tout ce qui est « non-conforme ». Ces processus de normalisation au profit du pouvoir sont aujourd’hui totalement intégrés. Ce sont ces procédés qui seront évoqués dans cette exposition collective. Avec un focus spécifique sur notre société de surveillance.

Ateliers de Science-po 2013-2015 sur le théâtre documentaire / Interventions à l’université de Lorraine, licence études théâtrales / Interventions au lycée Jacques Callot de Vandœuvre-lès-Nancy.

S’attaquant à la question de la domination, Carole Rieussec et Perrine Maurin ont réalisé des centaines de micros-trottoirs sur dictaphones. A partir de cette récolte, elles ont conçu une sorte de ciel sonore invitant à retraverser musicalement cette expérience.
Comme au cinéma, les visiteurs sont invités à une séance d’écoute spatialisée. Ils sont allongés sur une mer de fourrures et sous un plafond de haut parleurs.
La composition musicale se rapproche du format des haïkus : chaque bulle sonore, brève et fragmentée, révèle une vie, des espaces sonores et une multitude de réponses possibles à cette interrogation fondamentale : qui vous domine ?

Ils travaillent à Pôle emploi, à ERDF, dans des services médicaux, ils sont gardes forestiers… Ils s’appellent Dominique, Jocelyne, Loriane, Pierre… Parce qu’ils ne reconnaissent plus les valeurs pour lesquelles ils ont choisi leur métier, ils désobéissent. Plutôt que de quitter leurs postes, ils désobéissent… tous les jours. Cette forme courte souhaite mettre en lumière ces justes du quotidien qui choisissent de respecter leurs valeurs au risque d’être mis à la porte. Les textes sont issus d’entretiens radiophoniques pour l’émission de France Culture « Les pieds sur terre », retranscrits dans l’ouvrage du même nom. C’est une langue parlée (portée par Bastien Pelenc) qui se mêle ici à la musique avec pour ambition de faire entendre ces hommes et ces femmes et de rendre hommage à leur résistance.

Que peut créer la présence de multiples corps singuliers, décalés, inhabituels dans des espaces quotidiens ? Occuper la ville ? Comme on s’occuperait de soi ? Avec douceur et tendresse, proposer des actions poétiques, incompréhensibles, drôles, tendres… Faire voir le quotidien autrement… Ce projet a pour ambition de concevoir l’espace public comme un espace partagé (ou à partager) dans lequel un groupe de « corps en situation » agit, se positionne, faisant alors « voir » l’espace commun différemment aux passants/utilisateurs des lieux. Clins d’œil, micro-actions, occupations de territoire, douceur dans des lieux de brutalité, contre-pied des usages : tels sont quelques-uns des « chemins » créatifs empruntés.